Sommaire et "Discours à la Convention" (avril 1793) par Saint-Just.
La "Constitution" de Saint-Just pour la République française (an I, 1793).
Post-face de Joël Gayraud sur "La communauté des affections" (définition par Saint-Just de la patrie, qui suit précisément David Hume et sa vision politique de la sympathie).
"Une vie" de Saint-Just, une brève note et une courte biographie spécialement sur son activité aux armées de frontières :
Dans la petite biographie, on pourra noter que Saint-Just n'a presque jamais siégé au Comité de Salut Public, qui organisait la dictature sur la France et l'Assemblée à Paris.
Presque en permanence, Saint-Just se trouvait sur le front du nord-est, comme représentant de la Convention auprès des armées aux frontières. Sans être général, il exerçait des fonctions de stratège, au sens civique et athénien du terme (Clisthène, Périclès, Xénophon).
Cela comme Clausewitz, son adversaire, en face dans le camp austro-prussien. Lequel, plus tard, sut retourner contre Bonaparte ses propres gestes tactiques. Ainsi à la Moskowa (1812, voir Tolstoï : "Guerre et paix", 1865-1869), à Leipzig (1813), puis Waterloo (1815). Voir Clausewitz : "Principes fondamentaux de stratégie militaire" (1812), "De la guerre" (1832).
Aussi, on ne serait personnellement reprocher à Saint-Just les atrocités de la Terreur, des "terroristes" ou des "septembriseurs" (Barère de Vieuzac, Billaud-Varenne, Carrier, Collot d'Herbois, Fouché, Tallien), largement inspirée par des extrémistes qui était en fait des agents doubles (Barère, Hebert, Marat), payés en sous-main par le cabinet Pitt, et que ses amis Couthon, Lebas et Robespierre ne pouvait contenir à eux tous seuls.
Sur la Terreur de 1793-1794 en France, ci-jointe une fiche plutôt neutre, précise et nuancée.
A Saint-Just, la France doit largement la victoire de Fleurus (8 messidor an II, 26 juin 1794), gagnée avec Jourdan et Kléber, entre Charleroi et Namur. Une victoire décisive qui, justement, priva la Terreur de toute justification, politique ou pratique.
A 26 ans, Louis-Antoine de Saint-Just présida la Convention nationale. Il fut l'auteur de la première Constitution française qu'il soumit à l'Assemblée. La seule Constitution intégralement démocratique, évidemment jamais appliquée, et qui résonne de près avec les essais de Constitution des grands philosophes du 18° siècle, au premier rang Hume, Montesquieu et Rousseau, avant Condorcet, Jefferson, Madison, Paine, Paoli ou Sieyès.
Ci-joint, encore une fois, l'essai de Hume pour une constitution républicaine, qui inspira directement les révolutionnaires américains, puis français : "Idée d'une République parfaite" (Political Discourses, 1762).
Saint-Just, évidemment, n'eut pas le temps de traduire en réalité le projet politique qu'il portait. Après la prise de l'Hôtel de Ville de Paris, mis hors-la-loi, donc sans procès, il fut guillotiné au petit matin du 10 Thermidor II (28 juillet 1794). Avec Couthon, Lebas, et les deux frères Robespierre dont le jeune général Bonaparte était alors le protégé.
Ci-joints :
Une image de la bataille de Fleurus : on reconnait Saint-Just, sans armes, couvert d'un petit chapeau à plumet tricolore, à la droite de Jourdan qui mène l'armée.
Dans le fameux Napoléon d'Abel Gance (1927), la visite silencieuse de Bonaparte dans la salle vide de la Convention constitue sans nul doute la scène la plus puissante de cette épopée. On y voit Bonaparte seul dans le vaste hémicycle. Il voit apparaître l'un après l'autre les fantômes des grands hommes de la Révolution. A la fin, c'est Saint-Just qui lui parle longuement du sens secret, et du destin brisé, de la grande Révolution. Le rôle de Saint-Just fut justement tenu par Abel Gance, c'est son unique apparition physique dans le film.