Le texte de Arthur Schopenhauer : "Essai sur l’apparition des esprits et ce qui s’y rattache" in Parerga et Paralipomena (1851). Trad fr. par Georges Platon, Paris, Paul Leymarie éditeur, 1912.
Chez Schopenhauer, la question des fantômes et du magnétisme animal reprend évidement la récurrente du « spiritus » antique, tout comme elle entrecroise les deux grands concepts antagonistes de son système, hérité du dualisme kantien : la « volonté » et la « représentation ». On dira plus tard : « l’image » (ou le fantasme) et « la pulsion ». Bien sûr, les essais de Schopenhauer sont à mettre en regard avec le mémoire de Hegel Sur le magnétisme animal, récemment publié aux PUF par François Roustang au titre de ses travaux sur l'hypnose. Egalement, avec les délirants textes spirites de Victor Hugo. Cf. Les tables tournantes de Jersey, où dans son exil anglo-normand, Hugo convoquait les grands hommes de l’humanité, de Moïse à Bonaparte, sans oublier Jésus-Christ, le Diable, voire Dieu en personne. Bien sûr, ils s’exprimaient tous en vers huroniens. Le petit jeu de société font par prendre quelques aspects délétères : crises d’ « hystérie » ou de « mélancolie » chez les participants. Il semble que le fils ainé, François-Victor Hugo, en ait été une des principales victimes. C’est l’époque où il s’attelle à sa superbe traduction intégrale de Shakespeare. Il n’en fallait pas moins pour barrer quelque peu la route au monstrueux prophète paternel.