Quatre charognages baudelairiens

Au moment précis où il fréquentait Nerval, Balzac et très certainement le jeune Marx à Paris.

Que ce soit chez lui, à l'hôtel de Lauzun, quai d'Anjou (île Saint-Louis), avec son "cothurne" Théophile Gautier (1811-1872), l'ami de toujours.

(C'est dans cet hôtel du XVII° siècle que ces deux-là, avec le clinicien Joseph Moreau de Tours (1804-1884, cf. Etudes psychiques sur la folie, 1840 ; Du haschich et de l'aliénation mentale, 1845 ; De l'identité de l'état de rêve et de la folie, 1855) fondèrent le fameux "Club des haschichins", décrit minutieusement dans Les paradis artificiels (1851-1858), où Balzac est décrit de manière très drôle et sympathique. La pensée philosophique de Baudelaire sur la rêverie et l'imagination, comme celle de Nerval, suivent largement les traités de Moreau de Tours.

En même temps, Marx (1818-1883) et Baudelaire (1821-1867) se sont certainement fréquentés, avec Balzac, dans le salon de Heinrich Heine, lequel les mêmes années recevait chez lui tous les artistes et écrivains de Paris, spécialement entre 1844 (date des Manuscrits de 1844) et 1848 (date du Manifeste du parti des travailleurs, qui anticipe, voire inaugure la révolution européenne de 1848).

A mes yeux du moins, il ne fait aucun doute que Balzac (1799-1851) et ses cadet  Baudelaire et Marx se sont fréquentés plusieurs années chez Heinrich Heine (1797-1856), rue du Faubourg Poissonnière.

Walter Benjamin en a eu l'intuition. Mais je crois qu'avec un peu d'effort, on pourrait tout simplement le prouver.

Ce ne serait sûrement pas indifférent pour l'histoire profonde des idées.

Charles Baudelaire, 1844

Auteurs: 

Thèmes: